Arnauld ... rencontré à Diego.. futur résident ..., je ne résiste pas au plaisir de partager son regard sur madagascar

Publié le par PAPOU

Carnets de voyage à Madagascar : “Au-delà de l’allée des baobabs”…
 

Lorsque l’on visite le Maroc pour la première fois, sans avoir encore adopté la nécessaire nonchalance qu’impose la forte chaleur, on peut -gentiment- s’entendre dire par les habitants : “l’homme pressé est déjà mort!”. Et, en effet, on prend conscience qu’à courir sur les terres rugueuses de l’Atlas, on s’épuise en vain…

Revenant admirer les baobabs, une décennie après les avoir découverts aux alentours de Morondava, ce sage avertissement acquis autrefois au sein du Maghreb tourne en boucle dans mon esprit vagabond…

A chacun son voyage (“qui nous fait ou nous défait”, comme l’écrivait avec pertinence Nicolas BOUVIER) ; aussi me garderais-je bien d’interpeller les autres touristes qui, comme moi, parcourent la fameuse “allée des baobabs”… Mais le mouvement de ses visiteurs apparaît aujourd’hui comme pris de frénésie : il faut tout voir, tout de suite,pour passer sans fin à la suite d’un programme tout autant chronophage qu’illusoire….

L’île Rouge ne se plie pas à cette folie Occidentale qui consiste à croire pouvoir tout embrasser en multipliant les étapes dans le court cadre temporel octroyé par les “vacances”. Au pays du “mora-mora”, ni l’état des routes -une fois franchie la région du Menabe, justement-, ni les multiples usagers des voies (attelages de zébus avançant au pas, taxis-brousse surchargés et entamant souvent leur troisième vie, camions fous, piétons et possys-possys à l’approche des agglomérations de toute taille, vélos transportant plusieurs personnes sur le cadre…), ni surtout, la façon de faire et d’être ne permettent d’aller vite sans danger…

La qualité d’un voyage, c’est de prendre le temps” soulignait Bernard GIRAUDEAU, et ce n’est nulle part plus vrai qu’ici. Au creux du sillon sablonneux que tracent les rues de cette cité portuaire, effaçant avec obstination la frontière entre le bitume et la silice charriée par les vents de l’hiver Austral, n’avancent réellement que ceux et celles qui prennent le temps. Il semble que la capitale du Menabe cache ses merveilles dans les replis-même du temps, n’en ouvrant le voile qu’au voyageur tranquille : un visiteur averti en vaut deux!

 
 

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